Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


11 V 22 --- Dans le Constitutionnel, A. Thiers fait un article sur Delacroix. Baudelaire le citera au début de son étude de cet artiste dans son Salon de 1846, ainsi que dans son Salon de 1859 (OCPl II 427, 633, 1297). [details]

31 XII 31 --- La Bibliographie de la France enregistre les Rhapsodies, par Pétrus Borel. Baudelaire, dans son article sur Madame Bovary, en citera la préface, de mémoire {1,2} [details]

9 III 33 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication du volume 1 d'Auguste Barbier, Il Pianto. Baudelaire en parlera dans son essai sur ce poète, dans Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains {1,2}. [details]

26 X 33 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication, par Renduel, de la traduction de Loève-Veimars de La Vie d'Hoffmann (T ). Baudelaire aurait utilisé ce livre en écrivant Edgar Allan Poe, sa vie et ses ouvrages (OCPl II 1207). [details]

31 V 34 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication de Titan, de Jean-Paul Richter, dans l'adaptation de Philarète Chasles. Baudelaire connaîtra ce livre {1,2}. [details]

III 36 --- Le Magasin pittoresque décrit le bruit fait dans la presse française par la publication d'un hoax [superchérie] américain. Il y est dit que Herschel, célèbre astronome, a pu voir des êtres vivants dans la lune. Cette affaire, remarquée peut-être par Baudelaire, refera surface dix-neuf ans plus tard, au moment de la publication d'Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall, traduction de Baudelaire (OCPl II 1225). [details]

1838-39 --- Jeanne Duval devient brièvement la maîtresse de Nadar. A cette époque elle jouait les utilités au Théâtre de la Porte Saint-Antoine, sous le nom de Berthe {1,2}. [details]

5 VII 38 --- Dans la Presse, Théophile Gautier publie "Les Caprices de Goya", article contenant des éléments qui se retrouveront dans Les Phares. A cette époque, Baudelaire lit souvent ce journal (OCPl II 1362). [details]

15 VI 39 --- La Bibliographie de la France enregistre le roman de Balzac, Illusions perdues. Un Grand Homme de province à Paris. Baudelaire le mentionnera dans son Edgar Allan Poe, sa vie et ses ouvrages (T ). La Bibliographie de la France enregistre la publication des Illusions perdues de Balzac (T). expl importance, cite Graham [details]

2 IX 39 --- Dans le Siècle, "Variétés sur les Français peints par eux-mêmes", signé "G. de N". [Gérard de Nerval]. Il s'agit du premier article décrit par Baudelaire dans Comment on paie ses dettes.... Il l'attribue à Ourliac, tout en en prêtant l'initiative sans doute à Gautier (OCPl II 1032). [details]

11 IX 39 --- Curmer publie, dans la Presse, un compte rendu des Français peints par eux-mêmes. Le deuxième article intitulé "Variétés sur les Français peints par eux-mêmes" et signé par Nerval paraît dans la Presse (OCPl II 1082). . [details]

27 XI 39 --- Le Charivari donne une lithographie de Gavarni montrant un artiste au travail, surveillé par un critique. Elle porte la légende: "Si l'art est noble, la critique est sainte". Cette lithographie sera citée dans la section du Salon de 1846 intitulée "A quoi bon la critique?" (OCPl II 1295). [details]

VIII 40 --- Dimanche, Revue de la Semaine publie une anecdote: "Les Réclames-Balzac", où sont racontés les éléments de "Comment on paie ses dettes..." de Baudelaire, qui paraîtra le 24 XI 1845 (OCPl II 1080). [details]

1842 --- Date [fausse] du sonnet: A Théodore de Banville, donnée dans l'édition de 1868. Date-limite de la composition d'A Une Mendiante rousse, selon Victor Cousin (FM42 227). Au dire de Banville, Baudelaire s'installe chez Rosine Stoltz pour écrire son poème: Une Martyre (FM42 493). La Bishop's Presse (Calcutta) fait imprimer le livre d'Henry Piddington, A Fifth Memoir with reference to the Law of Storms in India; being researches about the Madras hurricane of the 16th May 1841 and the whirlwind of the Paquebot des mers du sud (Urruty 34). Date apposée par Baudelaire au texte à imprimer de Sur Le Tasse en prison d'Eugène Delacroix. Cet ajout se fait fin 1863 ou début 1864 (OCPl I 1150). Publication à Caen de Philippe de Chennevières, Contes normands, par Jean de Falaise, traduits librement [en lithographies] par l'ami Job [Ernest Lafontan, beau-frère de l'auteur]. Baudelaire joindra la critique de ce livre en novembre 1845, à celle qu'il écrira sur Historiettes baguenaudières par le même auteur (OCPl II 1078). [details]

12 II 42 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication par Pierre-Joseph Proudhon d'Avertissement aux propriétaires, ou Lettre à M. Considérant, rédacteur de la Phalange, sur Une défense de la propriété. Baudelaire le citera dans son Pierre Dupont (T). [details]

19 III 42 --- Création, à l'Odéon, des Ressources de Quinola, par Balzac. Baudelaire observe le romancier, qui s'occupe de la direction de sa pièce et qui en joue tous les rôles, en même temps qu'il corrige les épreuves de ses livres (OCPl II 268, 1211). [details]

4 VIII - 13 IX 42 --- Représentation d'Arlequin, pantomime anglaise en trois actes et onze tableaux, au théâtre des Variétés. Baudelaire y assiste. Il en parlera dans De l'essence du rire.... {1,2}. [details]

26 VIII 42 --- Le baron Jérôme Pichon achète l'hôtel Pimodan (OCPl II 1533). Antoine-Jean-Marie Arondel, âgé de 33 ans, y tient échoppe de curiosités et tableaux anciens, au bas de l'immeuble. Baudelaire lui achetera des toiles d'authenticité douteuse et lui empruntera de l'argent à partir du 5 novembre 1843. Bien qu'il présente une créance de 14.500 francs, à la mort du poète, Arondel n'en recevra que 1500, après un procès perdu (CPl II 982). Sur le mur Asselineau verra vne copie du tableau de Delacroix, Les Femmes d'Alger, de la main d'Emile Deroy {3,4}. [details]

après le 26 VIII 42 --- A l'Hôtel Pimodan, Baudelaire possède, du tableau de Delacroix, Les Femmes d'Alger, une copie de la main d'Emile Deroy {1,2}. [details]

IX 42 --- Le Cabinet de l'amateur et de l'antiquaire imprime sous une forme développée l'article de Gautier "Les Caprices de Goya". La version originale de cette étude paraît en juillet, 1838. Baudelaire la citera dans "Quelques Caricaturistes étrangers", en 1857 (OCPl II 1364). [details]

env 15 III? 43 --- Au Salon, Baudelaire remarque ces tableaux: Rodolphe Lehmann, Grazia, vendangeuse de Capri; Dominique Papéty, Rêve de bonheur (OCPl II 385, 1588, 1592). [details]

X 43 --- Les Actrices galantes de Paris sont annoncées par Le Gallois. Rachel lui intente un procès à ce propos (OCPl II 1533). [details]

30 XII 43 --- La Bibliographie de la France enregistre La Bague d'Annibal, par Barbey d'Aurevilly. L'auteur offrira plus tard à Baudelaire un exemplaire sur grand papier, que Baudelaire fera relier par Tripon (T ). [details]

Fin II 44 --- Les Mystères galans paraissent chez Cazel, Galerie de l'Odéon et 135, rue Saint-Jacques (OCPl II 1533). [details]

4 III 44 --- Arondel écrit à Pichon qu'il invitera Baudelaire à déjeuner pour lui parler de l'affaire des Mystères galans. Pichon, dit-il, pourra compter sur lui pour convaincre Baudelaire de faire des excuses publiques. Privat, selon Arondel, est également associé à cette affaire (OCPl II 1533-1544). De son côté, Baudelaire écrit à Pichon pour nier formellement être l'auteur des attaques parues dans les Mystères galans. Il se déclare hostile aux opinions exprimées, notamment à propos du manque de générosité de ces deux messieurs (CPl I 106). Dans le Corsaire, on annonce la mise en vente des Mystères des théâtres de Paris. On y lit une critique de ce livre en le comparant aux Mystères galans. Ce dernier volume est décrit comme un ramas de "tous les ana [sic] des vieilles anecdotes rebattues" (T ). [details]

env 15 III 44 --- Au Salon, Baudelaire remarque deux tableaux de Tassaert, Le Doute et la foi et L'Ange déchu (OCPl II 383). [details]

28 III 44 --- Dans l'Artiste, Gautier fait la critique de La Résurrection du Christ, d'Eugène Devéria, en le comparant défavorablement à la Naissance de Henri IV, exposée en 1827. Baudelaire lira cette critique et y répondra dans son Salon de 1845 (OCPl II 1271). [details]

V 44 --- Date attribuée par Banville à son poème: La Fontaine de Jouvence qui sera publié dans Les Stalactites en 1846. Banville aura vu la toile du même titre par Haussoulier, dans l'atelier du peintre (OCPl II 1270). [details]

VIII 44 --- Le Cabinet de l'amateur et de l'antiquaire publie Othello... suite de quinze esquisses à l'eau-forte par Chasseriau. Baudelaire en parlera dans son Salon de 1845 (OCPl II 1272). [details]

XII 44 --- La Presse donne la première partie des Paysans, roman de Balzac, que Baudelaire lira. Il y fera allusion dans "Quelques Caricaturistes français" en 1857(OCPl II 1353) [details]

1845 --- Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront de 2400 francs (CPl I lxxiv). Daumier vient se loger au 9, quai d'Anjou, dans l'Ile Saint-Louis (CPl II 996). Poulet-Malassis contribue une introduction au Département de l'Orne archéologique et pittoresque, Laigle, J.-F. Beuzelin, 1845-1851 (Dufay C 18). Baudelaire rencontre Gautier pour la première fois (Moss 229-231). Charpentier publie le Voyage en Espagne de Th. Gautier. Le livre contient l'étude sur Goya que Baudelaire citera dans "Quelques Caricaturistes étrangers", et où l'on peut reconnaître des éléments de son poème: Les Phares (OCPl II 1362). [details]

9 III 45 --- L'Artiste publie Le Salon de 1759 de Diderot. Baudelaire est impressionné par sa lecture (OCPl II 1250). [details]

env 15 III 45 --- Au Salon, Asselineau voit Baudelaire pour la première fois, en compagnie d'Emile Deroy, qui les présente l'un à l'autre. Ils se promènent ensemble dans les galeries et, à la sortie, se rendent tous les trois chez un marchand de vin de la rue du Carrousel. Baudelaire commande du vin blanc, des biscuits et des pipes neuves. Après, ils dressent la liste des peintres dont ils parleront, car Asselineau fait, parallèlement à Baudelaire, un ouvrage sur le Salon (Crépet U 167). Au Salon Baudelaire remarque spécialement les tableaux de Papéty, les trouvant bons (OCPl II 477). Au lendemain de sa visite au Salon, Baudelaire voit Nadar. Il prétend qu'Asselineau a été profondément étonné par sa proposition d'aller travailler au café sur leurs revues de l'exposition (P-Z 205). [details]

19 III 45 --- Le Journal des théâtres publie le premier feuilleton du Salon d'Asselineau (Ziegler A 5). Dans la Presse, Gautier fait une critique défavorable du tableau: La Religion, la philosophie, les sciences et les arts éclairant l'Europe. Baudelaire défendra cette oeuvre, de Victor Robert, dans son Salon de 1845 (OCPl II 1272). [details]

30 III 45 --- Un critique de l'Artiste, anonyme, trouve trop galant le tableau de Louis de Planet: Vision de Sainte Thérèse brûlée d'une douleur spirituelle. Baudelaire en prendra la défense dans son Salon de 1845 (OCPl II 1273). [details]

9 V 45 --- L'imprimeur Dondey-Dupré déclare le tirage du Salon de 1845: 500 exemplaires (OCPl II 1265). [details]

30 VI 45 --- Baudelaire décide de se tuer. Il rédige pour Banville encore quelques notes relatives à ses manuscrits et envoie Jeanne Duval (qu'il appelle Lemer) chez Ancelle avec une lettre qui la désigne comme sa légataire universelle (CPl I 124). L'héritage de Baudelaire à Jeanne doit exclure la part de ses possessions qu'il destine à sa mère. Baudelaire informe Ancelle qu'il "rédige quelques notes pour M. Théodore de Banville" (OCPl II 1156). [details]

4 XI 45 --- Le Corsaire-Satan publie "Les Contes Normands et Histoires baguenaudières, par Jean de Falaise". C'est un article non-signé de Baudelaire sur Philippe de Chennevières. Critiquant une tendance, dans ce livre, à pasticher les lettres de Mme de Scudéry, Baudelaire fait cependant à son propos des comparaisons avec Balzac (pour Un Souvenir de jeunesse d'un juré du Calvados) et avec Hoffmann (pour Le Diable aux Iles) (OCPl II 1078). La Saint-Charles/Sainte-Catherine (I ). [details]

24 XI 45 --- "Comment on paie ses dettes quand on a du génie" paraît dans le Corsaire-Satan. On y trouve des allusions de Baudelaire à Ourliac, à Gautier, à Nerval aussi bien qu'à Balzac. Mention y est faite de La Peau de chagrin; des Souffrances d'un inventeur [la partie III des Illusions perdues]; de Grandeur et décadence de César Birotteau. Gautier y est décrit comme n'ayant pas d'idées (OCPl II 1080). Il y a également l'annonce d'une parodie de Sappho par Arsène Houssaye, parodie de Baudelaire, Banville, Pierre Dupont et Houssaye lui-même (AB 67). [details]

25 XI 45 --- Baudelaire et Banville publient ensemble dans le Corsaire-Satan un fragment de Sapho. Pierre Dupont et Auguste Vitu collaborent également à cet ouvrage, parodie d'un poème dramatique en préparation d'Arsène Houssaye, directeur de l'Artiste. Cette mystification a été organisée par Vitu. On y décoche en passant une flèche à Ponsard, à propos de sa Lucrèce (Pommier A 522 ). [details]

1846 --- Selon Henri Hignard, date-limite de la composition de L'Albatros (FM42 227). Baudelaire s'excuse auprès de Charles Richomme, membre de la rédaction du Dimanche des enfants, d'avoir laissé sans lendemain leur projet de collaboration. Baudelaire parle de retirer à Richomme un manuscrit, peut-être celui du Jeune Enchanteur (CPl I 152). Richomme pourrait bien appartenir à la famille de la belle-soeur de Baudelaire, Anne-Félicité Ducessois (CPl II 999). Pierre Dupont fait confidence à Baudelaire de sa composition, Le Chant des ouvriers. Cette poésie, moins pastorale, plus citadine que celle des Paysans, chants rustiques, éblouit et attendrit Baudelaire, qui y voit une force et une vérité depuis longtemps attendues (CPl II 1000).Mosselman, amant de Mme Sabatier, demande à Clésinger de faire de sa maîtresse un moulage à vif (Ziegler B 373). Baudelaire et Louis Ménard font la connaissance de Leconte de Lisle, nouvellement arrivé à Paris. Baudelaire lui récite La Barque de Don Juan (Don Juan aux enfers) (BDC 153). Pendant la première partie de cette année, Baudelaire vit avec Emile Deroy, qui ne le quitte pas (Champfleury C 134). Marie Daubrun [d'Aubrun] habite au 19, rue de la-Tour-d'Auvergne (Pichois H 607n). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront cette année de 2400 francs (CPl I lxxiv). Emile Deroy fait pour Baudelaire la copie des Femmes d'Alger de Delacroix (OCPL II 1298, AB 52, Baudelaire Et Asselineau 68). [details]

1846? --- Date donnée par Jules Buisson comme celle des vers qu'il attribue à Baudelaire sur une grande fille maigre habillée en crinoline (P-Z 174). Emile Deroy fait pour Baudelaire la copie des Femmes d'Alger de Delacroix {2,3,4}. [details]

3 I 46 --- La Bibliographie de la France enregistre La Vie de Sainte Thérèse par Arnauld d'Andilly. Baudelaire la citera dans son Salon de 1846 (T ). [details]

entre le 21 I et le 15 IV 46 --- Baudelaire se rend en première visite chez Delacroix (OCPl II 1252). [details]

3 II 46 --- Baudelaire publie dans le Corsaire-Satan une courte étude sur le Prométhée délivré de Louis Ménard (pseudonyme: L. De Senneville). Baudelaire y fait allusion aux tableaux Faust et Marguerite, d'Ary Scheffer et Rêve de bonheur, de Papety. Il parle également d'Edgar Quinet, de Desaugiers [chansonnier du XVIIIe siècle] et de l'Encyclopédie. Baudelaire y traite aussi Le Siècle, épître à M. de Chateaubriand par Bathild Bouniol. Son auteur s'en prend à la corruption de l'époque. Baudelaire le conseille de ne pas s'épuiser à lancer des anathèmes, tout en louant la facture de ses vers (OCPl II 09/12/2016). [details]

15 III 46 --- A. Vitu, dans la Silhouette, rappelle son compte rendu du Salon de 1845 de Baudelaire. Il annonce la parution prochaine du Salon de 1846 du même auteur (OCPl II 1293). [details]

16 III 46 --- Baudelaire assiste, au Musée royal du Louvre, à l'ouverture du Salon {1,2}. [details]

22 III 46 --- La Silhouette note la présence de Baudelaire à l'ouverture du Salon. [details]

env 15 IV 46 --- Pendant une leçon d'escrime, Baudelaire est approché par l'un de ses créanciers. Il le poursuit, à la pointe de l'épée, jusque dans l'escalier. Revenu dans la salle, le maître d'armes reproche à Baudelaire, d'avoir prodigué son antipathie. C'est à ce moment précis qu'il se rend compte de l'utilité de la haine pour nous inciter à l'action. Il ne faut donc pas la gaspiller (OCPl II 16). [details]

15 IV 46 --- L'Esprit public publie Conseils aux jeunes littérateurs, signés Baudelaire-Dufaÿs. Baudelaire y évoque l'exemple de Mme de Warens pour qualifier l'esprit de ses remarques. Il prétend qu'il n'y a pas de guignon et fait l'éloge de l'énergie littéraire de Paul Féval et d'Eugène Sue. Il conseille cette espèce d'énergie à ceux qui feraient une littérature plus pure que la leur. Il prétend que l'écrivain doit chercher à faire beau et à vendre ses écrits, même à des prix modestes, sans se décourager. Il distingue Jules Janin adepte de l'éreintage par la ligne courbe, de Granier de Cassagnac, partisan de la ligne droite. En matière de composition Baudelaire choisit comme modèle Eugène Delacroix, qui proscrit la nature; il rejette les procédés de Balzac et d'E. Ourliac, qui réclament trop d'énergie. Pour bien écrire, il faut un travail quotidien. La poésie occupe la place littéraire la plus haute; à preuve, le fait que certains lisent les feuilletons de Gautier uniquement parce qu'il est le poète de La Comédie de la mort (dont Baudelaire n'apprécie pourtant pas toutes les beautés). A propos du désordre financier, Baudelaire s'oppose à l'idée qu'il soit le compagnon nécessaire du génie; il cite, comme mauvais exemple, la pièce d'A. Dumas père, Kean, ou Désordre et Génie. Baudelaire suppose que Goethe n'a pas eu de créanciers et loue les efforts d'Hoffmann pour mener une vie ordonnée. Pour maîtresse, un poète doit éviter également la femme honnête, le bas-bleu et l'actrice. Seules demeurent "les filles ou les femmes-bêtes, l'amour ou le pot-au-feu" (OCPl II 1086). [details]


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